Juste une envie de....
De pas aller bien, et de le montrer, parce que j'en ai marre de faire la forte, de faire semblant que tout va bien alors que je me force et que ça se voit, que ça devrait se voir parce que mes efforts pour me cacher sont pas exactement ce qu'on peut qualifier de faramineux. Mais on remarque pas. On consent à ce que la seconde soit une année difficile, mais toi... Toi t'as déjà eu trois chances alors maintenant, tu serres les dents et tu fermes ta gueule. T'avais qu'à pas faire ta conne, c'est ta faute, et tu peux t'en prendre qu'à toi-même.
Et t'aimerais bien crier, taper des pieds, t'exploser la tête contre un mur, ou taper dans quelque chose, toi si possible, si ça faisait pas mal, si ça risquait pas de laisser des marques, mais tu le fais pas, tu le fais pas parce que tu sais au fond de toi, et la douleur te déchire et te fait grincer des dents en silence, tu sais qu'on a raison, que c'est ta grande putain de faute et tant pis pour ta gueule. Fallait t'entêter, au lieu d'abandonner, fallait continuer, au lieu d'arrêter, fallait être heureuse, tout simplement, même si rien ne s'y prêtait.
Fallait juste faire les choses différemment, alors pourquoi tu t'obstines? De toutes façons, ce que tu va faire ne sera jamais plus assez bien. Parce que t'as trois gros boulets que tu traînes derrière toi. Et que quoi que tu fasses, ils sont là, et tu peux pas recommencer à zéro, tu pourras plus jamais, c'est comme si t'étais marqué au fer rouge, indélébile, un tatouage sous la peau. Ca démange et tu peux te gratter tout ce que tu veux, tu seras pas apaisé, jamais, parce que ça part pas, ça fait partie de toi, alors serre les dents et encaisse, comme tu l'as toujours fait. Ah, et si tu pouvais fermer ta gueule ce faisant, ça serait bien.
T'aimerais bien des bras dans lequels pleurer, quelqu'un, quelqu'un de vrai, de magique, de stable, et tu te prends à rêver, à te dire que peut-être untel sauta te comprendre, ou même qu'unetelle saura panser tes blessures, juste quelques instants. Mais untel est distant et unetelle te tire la gueule, alors tu sais pas trop quoi faire, tu sais pas vers qui te tourner, tu te sens seul, perdu, et le pire, c'est que tu sais que tu l'es. Peut-être pas seul, mais perdu en tous cas. T'es dans la mélasse jusqu'au cou, ça colle et ça te submerge, tu te débats, mais tu t'enfonces. Et t'attends, t'aimerais, qu'on te tende une main, lui ou elle ou les deux, ou quelqu'un d'autre, n'importe qui, putain, mais quelqu'un qui t'empêcherait d'avaler toute la merde dans laquelle tu te noies.
Et là, tu vas cliquer sur "Poster & publier" et tu sais que tout ce que t'as écrit va rien changer, que c'est pas ta culpabilité qui va te convaincre de bosser, que c'est pas tout ce que t'as tartiné qui va changer quoi que ce soit. Mais au moins, ça t'a permis de te défouler sans que t'aie eu besoin de t'éclater la tête, ou de cogner dans quelque chose. T'as pas pleuré, t'as gardé ta dignité déjà piétinée presque intacte, en tous cas pas plus abîmée qu'elle ne l'était. T'aimerais bien que les choses changent, te foutre des coups de pieds au cul, mais toi, tu le sais ce que les autres ils savent pas, toi tu le sais que t'es obligé de vivre à travers d'autres, toi, tu le sais, parce qu'au fond de toi, tu as conscience de ce que t'es, parce que toi, tu le sais, que t'es irrémédiablement vide. Et tout ce dont t'aurais besoin, c'est de combler le vide grâce à quelqu'un qui le serait tout autant que toi.
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)